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francoiscombes
27 mars 2008

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Si vertigineuse soit sa perspective, si complexes soient les détours de ces formes, une image photographique se réferre toujours, fondamentalement, à un plan principal. Ce plan est à la fois, au gré de nos manières de l’envisager, celui de la surface matérielle de l’épreuve et celui de la vitre imaginaire qui nous sépare de la réalité dans la fenêtre photographique. Et c’est par excès d’évidence qu’il se fait le plus souvent oublier. Dans les œuvres de François Combes il se rappelle à nous. L’image se dédouble en profondeur, elle se décolle et vient au devant, ou au derrière d’elle-même. Il y a en cela quelque chose de troublant qui conduit notre œil à la recherche de lointains, pourtant si proches, et à naviguer au travers de l’épaisseur de l’image. L’espace est le problème commun à tous les arts du visible.Un trait, un point sur une feuille blanche et l’espace est engagé. Jamais le travail du peintre moderne n’a été de se débarrasser de la profondeur. Il serait enfantin de n’avoir qu’a supprimer la profondeur classique. Ce qu’il fallut apprendre, c’est à maîtriser ces déchaînements d’espace que peut susciter une seule tache sur une surface unie. Il ne s’est jamais agi de supprimer la troisième dimension-c’est d’ailleurs strictement impossible- mais de dominer la violence des formes qui déclenchent la moindre impulsion visuelle. Ici, en photographie, ce dédoublement, ce redoublement du plan métamorphose la lumière au travers des verres qui la diffusent. Tantôt elle s’efface et tantôt elle s’embrase. Deux plans de réalité échangent leur image et déjouent les certitudes de l’œil. Mais ils sont reliés par une même lumière sur toute leur profondeur. Elle irradie à travers. Quant à l’ombre, envahissante ou discrète, elle donne densité à cette vitrerie en suspens. Notre regard vacille et s’enfonce en rêvant. Jean-Claude Lemagny Conservateur Honoraire.Bibliothèque Nationale de France A propos du travail de François Combes Texte extrait du catalogue Eloge de l’Ombre. Tokyo 2000.
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